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Le Régime de Vichy
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12 mai 2007

Jeunesse et formation

Une jeunesse catholique

Ayant reçu une éducation catholique, il sert la messe comme enfant de chœur durant sa jeunesse[1]. Impressionné par les récits de son oncle, qui a servi dans la Grande Armée de Napoléon, et très marqué par la guerre de 1870 alors qu'il a 14 ans, il décide d'être soldat[1].

À partir de 1876, il est élève à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr. Il y entre parmi les derniers (403e sur 412) et en sort en milieu de classement (229e sur 336)[2]. Il est affecté à différentes garnisons, mais ne participe à aucune des campagnes coloniales.

En 1900, il est nommé instructeur à l'École normale de tir de Châlons-sur-Marne, il s'oppose au directeur, le colonel Vonderscher, pour qui l'intensité du tir prime la précision . En 1919, ce colonel reconnaîtra que Pétain avait vu juste.

Un officier anti-Dreyfus

Lors de l'affaire Dreyfus, l'officier Pétain souscrit au fameux « monument Henry », souscription nationale ouverte par les antisémites au profit de la veuve du faussaire responsable de la condamnation inique du capitaine Dreyfus. Sa signature figure donc aux côtés de celles de Paul Valéry ou de nombreux particuliers, dont certains parlent de « brûler les Juifs dans les fours de la ville de Paris ». Ultérieurement, Pétain confiera n'avoir pas même cru en la culpabilité de Dreyfus, mais accusera ce dernier de s'être mal défendu, et dira avoir considéré comme normal de le sacrifier à la réputation de l'Armée.

Dans l'ensemble, cependant, le militaire Pétain s'occupe fort peu de la vie politique de l'époque, et reste très discret sur ses opinions personnelles. Au contraire de beaucoup de militaires, il ne s'engage à aucun moment, pas plus lors de l'affaire des fiches (1904) que de celle de la séparation de l'Église et de l'État (1905-1906).

Un bon tacticien

En 1901, il occupe un poste de professeur adjoint à l'École supérieure de guerre de Paris où il se distingue par des idées tactiques originales. Il y retourne de 1904 à 1907 puis de 1908 à 1911 en tant que titulaire de la chaire de tactique de l'infanterie. Il s'élève alors violemment contre le dogme de la défensive prescrit par l'instruction de 1867, « l'offensive seule pouvant conduire à la victoire ». Mais il critique aussi le code d'instruction militaire de 1901 prônant la charge en grandes unités, baïonnette au canon. Les milliers de morts d'aout et septembre 1914 lui donneront raison.

Le 20 octobre 1912, il est le premier chef d'unité de celui qui deviendra le général de Gaulle, alors sous-lieutenant. En septembre 1913, amené à commenter la tactique du général Gallet, qui avait fait charger à la baïonnette des nids de mitrailleuses, il dit : « le général vient de nous montrer toutes les erreurs à ne pas commettre ». Ce qui lui vaut l'hostilité de la hiérarchie. Humiliés par la défaite de 1870, les États-majors se montrent volontiers bravaches et revanchards. On y prône la guerre à outrance[4]. Pétain, lui, préconise la manœuvre, la puissance matérielle, le mouvement, l'initiative : « le feu tue ».

À 58 ans, en juillet 1914, le colonel Philippe Pétain s'apprêtait à prendre sa retraite après une carrière relativement médiocre, le ministre de la Guerre ayant refusé sa nomination au grade de général.

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